Au départ du projet, c’est-à-dire dès les premiers comités de pilotage de 2014, nul ne savait quel engouement ce projet susciterait : y aurait-il trop d’habitants? Pas assez? L’habitat participatif est-il fait pour le locatif social? Ainsi, le planning prévisionnel accordait 7 mois à la constitution du collectif d’habitants, du 25 avril 2015 (date de lancement public du projet « Habiter la Friche ») à fin octobre 2015. A la veille des vacances d’été, soit après 4 mois de projet, voici un premier retour sur cette étape de constitution du collectif d’habitants.
A ce jour (31 juillet 2015), plus de 20 ménages soit près de 50 habitants ont manifesté leur envie de rejoindre ce projet. Pour cela, les ménages ont remplis, dans un premier temps, la « Déclaration de manifestation d’intérêt » (toujours téléchargeable ici (familles) ou ici (jeunes artistes)). Puis, pour une quinzaine d’entre-eux, ils ont participé au premier « atelier habitants » organisé le 27 juin (celui-ci portait sur l’organisation d’un collectif d’habitants : les procédures, les engagements et le rapports avec l’extérieur).
Rejoindre le collectif et participer aux prochains ateliers est encore envisageable. Pour ce faire, il suffit de contacter l’équipe du projet, par mail (habiter@lafriche.org) ou téléphone (04 95 04 95 84).
Concernant la constitution du collectif d’habitants, un premier retour sur les objectifs initiaux peut-être fait, à partir de l’analyse des manifestations d’intérêt. En effet, celui-ci recouvre plusieurs particularités :
Premièrement, la majorité des ménages sont déjà habitants de Marseille et ont une certaine proximité géographique avec la Friche. En effet, 2/3 des ménages proviennent de l’hyper-centre (1er, 2ème et 3ème arrondissements), dont 60% des quartiers limitrophes à la Friche (Belle de Mai, Chutes Lavie, Saint Mauront).
Ensuite, toutes les structures familiales sont représentées, puisque le collectif comporte une dizaine de personnes seules, 3 couples sans enfants, une dizaine de familles nombreuses et quelques familles monoparentales. Ainsi, en découle une grande richesse typologique qui enrichira le programme architectural et facilitera la faisabilité financière du projet pour Sud-Habitat.
Par ailleurs, le collectif d’habitants reflète une mixité intergénérationnelle. En effet, il est représentatif de la structure démographique française et comprend toutes les générations : 10% ont de plus de 60 ans, 55% ont entre 18 et 60 ans, 42% ont moins de 18 ans. C’est une chance pour la vie du collectif, puisque les enfants pourraient grandir ensemble et aussi, cela pose les conditions d’une solidarité intergénérationnelle. De plus, ce type de mixité est régulièrement recherché dans les projets d’habitat participatif. A noter toute de même un bémol : avec 1 seul ménage, les 18-30 ans sont largement sous-représentés : difficile de se projetter dans un projet de vie à cet âge là.
Enfin, le collectif d’habitants présente une mixité sociale et culturelle. En effet, il rassemble une grande diversité de professions : retraités, cuisinier(e)(s), chauffeur poids-lourds, assistante sociale, ingénieure environnement, projectionniste, etc. Cette diversité professionnelle est une chance lorsqu’un projet promeut la solidarité et le lien social comme objectif principal : chacun saura trouver sa place, apporter sa pierre à l’édifice. Par ailleurs, ceci alimente les conditions d’une coopération riche. De plus, la mixité culturelle prend en compte d'autres critères : les origines, les activités extra-professionnelles, les opinions, etc. C’est la raison pour laquelle, bien souvent, les groupe-projets ont ces deux types de mixité pour objectif. Ici, nous la constatons au travers des réponses apportées aux questions : Quelles sont vos motivations? Qu’est-ce que vous seriez prêts à partager? A préserver ? Les motivations sont d’ordre divers : vivre à la Friche, à la Belle de Mai, participer à un projet de vie basé sur le partage, ou pour certains, établir des liens avec son voisinage, accéder à un logement décent, etc...
A ce jour, grâce à la coopération de tous, nous pouvons affirmer que le projet Habiter la Friche est bien lancé ! Rendez-vous à la rentrée pour poursuivre tout ça et valider, un à un, les ambitieux objectifs fixés au départ.
De nos jours, d’autres formes d’habitat sont possibles !